Trizzy est le premier assistant à suppléer les collectivités et entreprises dans la généralisation de pratiques plus responsables pour co-construire à long terme un territoire “0 déchet”. La start-up accompagne les acteurs du changement pour parvenir à démocratiser de nouvelles habitudes de vie simples et écologiques en réponse aux problématiques et enjeux environnementaux. Cornillier Avocats – dans le cadre de l’élaboration de la cartographie qui met à l’honneur les sociétés agréées ESUS – est parti à la rencontre de Romain, fondateur de l’aventure Trizzy dont la mission est de favoriser l’économie circulaire, le réemploi et le lien social !
Racontez-nous la naissance de Trizzy, quelles sont les étapes fondatrices de sa création?
Initialement, je viens d’une très grosse structure, j’étais chercheur chez EDF avant de quitter mes fonctions début 2018 pour créer une start-up nommée Mr Bot qui n’est autre qu’une agence de conception et développement d’agents conversationnels. A cette époque nos clients principaux étaient issus du milieu de l’industrie, du cinéma, des médias également.
En 2019, on a accompagné Bordeaux Métropole sur un projet relativement inédit : la création d’un chatbot sur la thématique des déchets. La métropole de Bordeaux nous a sollicité en nous expliquant qu’au regard de la complexité et de la densité du sujet soulevé, il s’avérait difficile de communiquer auprès de la population sur des problématiques de tri ou de déchetterie. L’idée était donc de parvenir à transmettre ces messages clés au moyen d’un canal de communication innovant et ludique. Nous avons reçu des supers retours et c’est à ce moment précis que nous avons eu le déclic de se demander l’intérêt de continuer à exercer nos missions quotidiennes sans quête de réel sens. A partir de là nous avons enclenché un pivot en donnant naissance à la marque Trizzy avec l’objectif de reproduire et de développer à grande échelle ce qui avait été fait pour Bordeaux Métropole à destination de toutes les collectivités qui en expriment l’envie et le besoin.
Cette nouvelle corde à notre arc s’est aussi accompagnée d’une approche économique repensée puisque nous avons échangé le format agence pour un modèle de plateforme qui propose la souscription à un abonnement afin d’utiliser librement l’outil digital Trizzy. En 2020, nous avons commencé à le développer de plus en plus sérieusement en réponse aux réactions très positives du marché. Aujourd’hui Trizzy c’est un module d’informations déployé sur les sites internet des collectivités qui reconnaît plus de 3500 déchets différents et est capable de donner en fonction du territoire où se trouve l’utilisateur la consigne de tri applicable.
L’agrément ESUS (Entreprise Sociale d’Utilité Solidaire), labellisation délivrée par l’Etat, permet d’attester d’un haut niveau d’engagement dans l’écosystème ESS. Que vous apporte-t-il professionnellement (en termes de financement, image de marque, etc.)? Comment l’avez vous obtenu ?
L’envie de concourir à l’obtention de l’agrément ESUS s’est manifestée progressivement et presque naturellement. Nous faisions un travail d’identification d’acteurs sur les territoires où nous étions présents, autrement dit un effort de sourcing des structures du réemplois et de l’économie circulaire. Souvent en binôme avec la collectivité nous allions chercher les porteurs de projets, les associations niches ou avec peu de visibilité afin de les mettre en avant à travers notre module. Petit à petit, nous étions en contact quotidiennement avec des structures de l’ESS et nous avons réalisé que nous produisions, également, ce double impact positif, à la fois environnemental et social, en valorisant jour après jour ces établissements et leurs activités auprès de la population.
C’est pourquoi fin 2020, nous avons obtenu, après avoir fait la demande, l’agrément ESUS ! C’est véritablement important à nos yeux d’intégrer l’écosystème dans lequel nous travaillons et de parvenir à communiquer entre pairs. L’agrément ESUS nous confère, également, une légitimité et une crédibilité accrue auprès de la majorité de nos clients que sont les deniers publics. Enfin, être détenteur de cet agrément c’est aussi se voir offrir certaines subventions pour lesquelles nous n’aurions pas pu être éligible autrement. Par exemple, lors de la pandémie de COVID, nous avons pu toucher 5 000 euros d’aide parce que nous sommes agréés ESUS.
En résumé, nous sommes fiers de porter ces couleurs et de les défendre !
Quelles sont les évolutions à venir concernant Trizzy ? Quelles sont vos perspectives de développement dans un futur proche ?
Nous travaillons avec une vingtaine de collectivités aujourd’hui : à Angoulême et Bordeaux bien évidemment parce que c’est là où nous sommes implantés, mais aussi à Roubaix, à Monaco, en Guadeloupe, à Tahiti, donc c’est vraiment super ! Toutefois, nous observons une sollicitation de plus en plus importante de la part des entreprises. La difficulté à laquelle nous sommes confrontés réside dans le fait que la plupart des entreprises ne sont pas structurées sur la gestion de leurs déchets, elles ne disposent pas des prestataires nécessaires ou partenaires à la gestion des différents flux de déchets. Résultat, si une entreprise est intéressée par notre service mais qu’en interne les collaborateurs n’ont pas la possibilité de trier le papier faute d’installations et de signalétiques, alors nous sommes impuissants car il s’agit là d’un tout autre métier indispensable à l’exercice du nôtre.
Notre prochain challenge est donc celui de réussir à adapter le module Trizzy aux problématiques des entreprises.
Souhaitez-vous partager un conseil, une anecdote ou encore un moment spécial en lien avec Trizzy ?
Nous avons diversifié notre offre avec du contenu alternatif et de nouveaux supports de sensibilisation à la réduction des déchets. Par exemple, nous organisons des évènements comme des festivals zéro déchet ou encore des escape game grandeur nature sur ces thématiques là. Durant l’un de ces escape game nous avons invité les participants à explorer, en toute immersion, un laboratoire de chimie. C’est seulement à la fin du jeu que nous leur avons révélé qu’ils avaient, en réalité, fabriqué de la lessive. Ainsi, nous parvenons à mettre en exergue à quel point ce sont des gestes simples à faire au quotidien qui permettent de provoquer un véritable changement.